« Qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver au Smic ? Est-ce qu’elle a bien travaillé à l’école ? Est-ce qu’elle a suivi des études ? Et puis si on est au Smic, il ne faut peut-être pas divorcer non plus dans ces cas-là. » Ses propos, Julie Graziani, alors éditorialiste à la revue L’Incorrect, les a tenus lundi sur le plateau de 24H Pujadas sur LCI. Malgré le contrepoint apporté par la députée européenne Aurore
Lalucq, la séquence a fait le tour des réseaux sociaux et créé une vive polémique. La chaîne info, elle, refuse les accusations de buzz pour le buzz, et parle de débat.
ATTENTION À LA CONFUSION ET À LA FOLIE DU BUZZ. Faites-vous votre opinion en écoutant VRAIMENT ce qui s’est dit.#LCI, chaîne du débat, pas du buzz#24hPujadas #LCI #La26 pic.twitter.com/2ZmYoCR4Ew
— 24h Pujadas (@24hPujadas) November 5, 2019
On peut contester, trouver cela ridicule ou réac, mais cet échange –contradictoire- doit-il être jugé scandaleux ou interdit à la télévision comme un appel à la haine ou à la violence ?#LCI, chaîne du débat, pas du buzz#24hPujadas #LCI #La26
ATTENTION À LA CONFUSION ET À LA FOLIE DU BUZZ. Faites-vous votre opinion en écoutant VRAIMENT ce qui s’est dit.#LCI, chaîne du débat, pas du buzz#24hPujadas #LCI #La26 pic.twitter.com/2ZmYoCR4Ew
— 24h Pujadas (@24hPujadas) November 5, 2019
« Voilà, voilà, je suis désolée, ok ? »
De son côté, Julie Graziani a d’abord réitéré ses propos sur Twitter («Chacun est responsable de ses parcours de vie»), avant de s’excuser : « Voilà, voilà, je suis désolée, ok ? Je me suis laissée gagner par l’énervement et j’ai été trop dure ». Mais cela n’aura pas suffi pour son employeur.
C’est tout d’abord elle qui a annoncé jeudi matin cesser sa collaboration avec L’Incorrect, «effectif dès aujourd’hui». Sauf qu’il s’avère que c’est plutôt l’inverse, et que la revue a décidé de se séparer de l’éditorialiste.
C'est plutôt "L'Incorrect" qui cesse sa collaboration avec Julie Graziani, selon les explications données par le directeur de la rédaction. https://t.co/mwg9nhCeC4 pic.twitter.com/7d9MXiNKsM
— Fabien Randanne (@fabrandanne) November 7, 2019
« Julie Graziani n’a pas pris conscience du caractère scandaleux de ses mots »
« Comme chacun sait, elle a eu des paroles plus que malheureuses, répugnantes, à l’endroit d’une mère de famille pauvre, écrit le directeur de la rédaction Jacques de Guillebon dans son édito de jeudi. Il apparaît que depuis ce triste passage, et malgré nos conseils et objurgations, Julie Graziani n’a pas pris conscience le moins du monde du caractère scandaleux de ses mots, et au contraire s’enferre dans un dédain plus que macronien pour « ceux qui ne sont rien », en témoignent ses messages et vidéos sur Twitter par exemple. »
« En conséquence et après un délai de réflexion raisonnable, lui laissant à la fois le temps de revenir à la raison et de s’échapper hors la meute médiatique dans la dignité, continue-t-il, la rédaction de L’Incorrect a décidé qu’en aucun cas Julie Graziani ne pouvait plus la représenter, à la télévision ni ailleurs, sur les réseaux sociaux ou dans quelques médias. »
Docteur en science politique et chroniqueur dans Clique sur Canal+, Clément Viktorovitch était revenu mardi soir sur la polémique, qu’il ne qualifie pas de « dérapage » mais de stratégie rhétorique et même politique.
"Si on est au SMIC, faut pas divorcer !"
Les propos de Julie Graziani ne sont pas un dérapage. Ils s'insèrent dans une stratégie : celle de l'extrême droite. Ils servent un objectif : la conquête du pouvoir.
Décryptage, pour @cliquetv.pic.twitter.com/RSBfguWNRQ
— Clément Viktorovitch (@clemovitch) November 5, 2019